Au jardin D.I.Y.

Faire son compost, c’est facile!

 

Avec l’énergie du printemps nous vient l’envie de semer, rempoter, biner…Et l’un des ingrédients, loin d’être secret, du bon jardinier reste le compost. Et devinez quoi? on peut le faire soi-même!

Le compost c’est quoi?

Issu de l’action du compostage, le compost n’est ni plus ni moins la transformation par quelques individus gourmands (vers, cloportes, mille-pattes, coléoptères, collemboles et autres micro-organismes) de vos déchets de cuisine et de jardin en un excellent substrat riche en minéraux, dont vous pourrez vous servir en tant qu’amendement pour nourrir votre terre de jardin et jardinière, vous donnant ainsi de beaux plants. Plus besoins d’engrais chimique. Un must en terme de recyclage non?

En plus de fournir un engrais naturel à votre potager, composter permet également de réduire considérablement vos déchets dans la cuisine.  2 en 1 donc! (Si la démarche zéro déchet vous intéresse, je vous invite à lire mon article “les gestes zéro déchet, pièce par pièce“. Vous verrez que ce n’est pas si compliqué et cela vous incitera sans doute à passer à la mise en pratique)

Comment ça marche?

Faire son compost reste à la portée de tous mais nécessite qu’on s’en occupe un minimum. Je vous fait part de mon expérience, après 3 ans de compostage.

1/ le composteur

Internet regorge de tuto pour fabriquer vous-même un composteur. En palette, en grillage, en fût, en tas ou en silo, c’est selon vos goûts et vos compétence en bricolage.

Pour les plus fainéants, ou les moins bricoleurs, vous pouvez vous procurer des composteurs dans la plupart des magasins de bricolage et de jardinage pour une gamme allant de 35€ à plus de 100€. A savoir également que de plus en plus de communes allouent des composteurs individuels ou collectifs (pour les copropriétés par exemple) moyennant une participation financière allant de 45€ à 70€.

Vous pouvez télécharger mon modèle de composteur “home made” et 98% récup (les charnières et les vis sont neuves :/) sur ce tuto.

2/ la pratique

Vous avez votre composteur. Et après?

Et bien après, il s’agit de le remplir mais pas n’importe comment et pas avec n’importe quoi. Quoi que, concernant le “n’importe quoi”, je dirais qu’il y a autant de variantes que de personnes qui pratiquent le compostage :-). Je vous donne donc ma version, basée sur mon expérience.

Nourrir son composteur

Votre composteur peut recevoir :

  • vos déchets de cuisine : épluchures, sachet de thé, marc de café + filtre,… On évite les déchets carnés, les croutes de fromage, les peaux d’agrumes bien que, comme je vous le disais, certains ne verront pas d’inconvénients à composter ce genre de déchet du moment que cela reste en petite quantité.

  • Vos déchets de jardin : tonte de gazon, branches vertes , feuilles vertes…

Ce sont, ce qu’on appelle, les déchets verts. Ils sont mous, mouillés. Ils sont facilement et rapidement digérés par les microorganismes présent naturellement dans votre compost. Ces déchets sont sources d’azote.

Pour qu’un bon équilibre se fasse et que votre compostage ne se transforme pas en un simple pourrissement de vos déchets (à l’origine de fortes odeurs désagréables), vous devez apporter à votre compost des matières carbonées. Ce sont des déchets bruns, durs, secs : feuilles mortes, branchages secs, coquilles d’oeufs, paille, papier, carton, tube papier wc, sciure etc.

c’est en respectant l’équilibre N/C (N= Azote; C = Carbone) et donc en alternant l’apport de ces différents déchets que vous obtiendrez un compost de bonne qualité, bien nutritif, et qui ne sent pas mauvais!

Pour ma part, j’ai toujours à proximité de mon composteur un seau de feuillages secs, branchage etc. (récupéré de l’automne précédent) afin qu’à chaque apport de déchets verts, je puisse recouvrir de déchets bruns; Cela évite en plus d’être envahis par les moucherons lorsque vous ôtez le couvercle de votre composteur la fois suivante (oui, ça sent le vécu! :/).

Veillez également, pour en faciliter la dégradation, à couper, cisailler, broyer tous les déchets que vous voulez mettre dans votre compost; les coques de noix, peaux et noyaux d’avocat, coquille d’œuf etc, mettent un temps fou à se décomposer! Plus ils seront petits et plus vous faciliterez le travail des insectes.

Aérer son compost

Et bien oui, même si le plus gros du travail se fait tout seul, enfin, grâce à nos alliés de la terre, il faut néanmoins leur apporter tout notre soutien en retournant le compost. Mais là encore, il y a plusieurs écoles. Il y a ceux qui ne le retournent pas et ceux qui le retournent. Pour ma part, je fais partie de la deuxième catégorie. Je retourne mon compost régulièrement, sans réelle notion de fréquence à vous donner. Un peu au feeling.

Le retournement du compost a pour vocation d’aérer celui-ci. Qui dit aération dit oxygénation. Or une bonne oxygénation favorise le développement des micro-organisme aérobies, utiles à la bonne décomposition des déchets, au dépends des anaérobies (ceux responsables des mauvaises odeurs). De plus, aérer le compost permet de relancer le mécanisme de dégradation en augmentant la température du compost, nécessaire à une bonne décomposition. A l’inverse, trop l’aérer ferait fortement diminuer la température et la décomposition serait alors ralentie.

Pour le retourner, rien de plus simple : munissez-vous d’une fourche ou tout autre accessoire qui vous permette de le brasser.

Maintenir un bon niveau d’humidité

La teneur en eau de votre compost a également son importance; Trop humide favoriserait davantage la putréfaction plus que la décomposition des déchets et trop sec ralentirait leur dégradation. N’hésitez donc pas à arroser votre compost ou à ouvrir le couvercle afin de l’assécher si besoin.

Quand récolter son compost?

Tout dépend de l’utilisation que vous souhaitez en faire vous dirais-je! Le compost peut être récolté à différents stades de maturité. Comptez quand même au minium 6 mois avant votre première récolte pour un compost mi-mûr.

  • mi-mûr : il reste encore de gros morceaux, des branchages grossiers, tout n’est pas décomposé. Vous pouvez vous en servir comme paillage au pied de vos plants déjà matures, c’est-à-dire bien consolider. Attention car sur de trop jeunes plants, cette mixture peut “brûler” les racines.
  • Mûr : c’est lorsque tout est bien décomposé. Si vous le serrez d’en votre main et qu’il forme une boule sans perler alors votre compost est prêt. A ce stade, il peut servir de fertilisant et d’engrais pour vos semis et rempotages, mélangé à votre terre de jardin.

Comment récolter son terreau?

La plupart des composteurs possèdent une trappe permettant de récolter le compost mûr. Expérience à l’appui, ce n’est pas ce que je trouve le plus pratique. L’idéal serait d’avoir un deuxième composteur à côté du premier et de transvaser. Le dessus du 1er composteur, encore tout frais vient alors tout en bas du 2e composteur, prêt à être “travaillé” par les vers; la deuxième couche, déjà pré-digéré, très humide et qui grouille de vers vient par dessus; Ainsi vous avez accès bien plus facilement à la 3ème couche, qui correspond à votre compost mûr.; Et dans le même temps, le 2e composteur est prêt pour un autre cycle de compostage.

Une fois votre compost mûr récolté, il est conseillé de le tamiser (à travers un grillage fin par exemple) pour ne récupérer que le terreau fin, prêt à l’emploi. Le reste de morceaux est remis dans le compost pour finir son cycle de décomposition.

les différentes couches de compost

A éviter…

  • Attention à la présence d’encre, d’étiquettes, de colle ou autres produits chimiques présents sur certains cartons, papiers, dans les sciures etc si vous ne voulez pas contaminer votre futur terreau. Je ne sais pas si ceux-ci peuvent être absorbés par la futur plante mais dans le doute j’évite.
  • Je ne peux que vous conseiller également d’éviter les sachets plastiques soit-disant compostables des supermarchés (ceux du rayon fruits et légumes). Ils mettent, eux aussi, énormément de temps à se décomposer. Après information, il semblerait que ceux-ci ne sont pas fait pour nos composteurs ménagers, qui nécessitent plus de temps de décomposition que les composteurs industriels.
  • En théorie, il est possible de mettre dans votre composteur les litières, crottes comprises, et même les déjections humaines, poils et autres cheveux. Pour ma part, j’ai beaucoup de mal à passer le cap et encore une fois, attention à la composition bactériologique de ceux-ci qui pourrait contaminer votre compost.
  • Idem, je vous déconseillé de mettre dans votre composteur des feuilles ou des plantes malades. Cela pourrait être vecteur de maladies pour votre futur terreau.

Voilà! vous avez toutes les clés en mains pour recycler vos déchets ménagers et réduire vos poubelles de moitié! avec en prime, l’assurance d’un beau potager! Que demander de plus…

Et si vous n’avez pas de jardin où poser votre composteur, sachez qu’il existe également une version d’intérieur ou pour petits espaces : le lombricomposteur, aussi appelé vermicomposteur. Alors plus d’excuses! Y a plus qu’à!

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